Semia Kochtane
Projet : Culture et élevage
Ville : Korba
Produit : Mawssem
C’est sous un soleil d’été que nous rencontrons Semia Kochtane, agricultrice originaire de la ville de Korba, surnommée « ville rouge » du fait de ses spécialisations agricoles dans la culture de la tomate, du piment et de la fraise.
Issue d’une famille modeste et orpheline du père, Semia a dû arrêter ses études au niveau secondaire. Dégoutée de la vie agricole et essayant d’échapper à son funeste destin dans la zone rurale de Korba, Semia s’est mariée à un commerçant. Mais l’ironie du sort a fait que son mari a rencontré des difficultés à s’en sortir à cause de la concurrence dans le domaine commercial.
Semia ne trouve le réconfort qu’auprès de sa mère, qui la conseille de se remettre à cultiver la terre qu’elle a héritée de sa famille et de racheter toute les parcelles de terres des autres héritiers afin de les regrouper sous une seule et même bannière. C’est ainsi que le chemin de Semia commence à se tracer.
Elle a bien sûr eu à subir des échecs et des difficultés avec une plantation d’ail qui a totalement raté et le vol de ses 33 moutons, un soir de juillet. Mais après sept ans de dur labeur, Semia peut être considérée comme un succès à part entière.
Elle possède maintenant 2,2 hectares de terre et loue 2,8 hectares en plus pour ses cultures. Son amour pour l’élevage l’a poussée, année après année à avoir un véritable troupeau avec 15 moutons et 12 bovins de tous genres (Charolaise, Holstein, Blanc Bleu Belge, Brown Suisse, …).
Son amour pour les animaux de ferme s’est aussi transmis à ses enfants. Son fils est un grand admirateur d’équidés. Il possède une jument, un cheval et un âne qu’il chérit comme ses propres enfants.
Outre ses qualités d’agricultrice chevronnée, Semia est aussi une négociatrice hors pair et un défenseur des droits des agriculteurs. N’hésitant pas à prendre position et à parler au nom de ses semblables, Semia n’a de cesse de critiquer le système face à son manque d’intérêt pour le secteur agricole qui, selon elle, est l’une des forces économiques du pays. Elle essaie toujours de négocier le prix de vente des produits en précisant : « Les usines achètent le kilo de tomate à 130 millimes, ce qui est insuffisant vu le temps et l’argent dépensé pour produire ce kilo ».
A rappeler que l’antenne de Korba a été inaugurée en 2008. Avec 3010 clients actifs, majoritairement des agriculteurs, l’antenne a cumulé près de 14585 prêts pour un montant total de 11 613 450 DT.
Avec son 1er prêt de 2800 DT chez Enda en 2013, Semia a réussi à acheter de la nourriture de qualité pour ses bovins. Son sérieux et sa bonne volonté lui ont permis d’avoir directement un autre prêt de 5000 DT. Pour ses perspectives d’avenir, elle espère agrandir son bétail et acheter 6 Charolaises avec un prêt d’un montant plus important.